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Les conséquences de cet hiver très doux sur les cultures - interview exclusive avec Serge Zaka

L'hiver 2023-2024 a été le 3eme plus doux depuis 1900 (lire notre bilan >>>). Mais il a surtout été marqué par une sorte de "faux printemps" qui a réveillé la végétation. Ceci pause un certain nombre de problèmes que l'agroclimatologue Serge Saka (compte Twitter @SergeZaka) nous explique pour meteo-villles.com

 

La période hivernale de la première partie du mois de janvier n'aura pas fait long feu... Elle a été suivie d'une fin janvier et d'un mois de février exceptionnellement doux !

 


Quelles sont les conséquences de cet hiver très doux sur la végétation et l’agriculture ?

 

S’il a fait froid au début du mois de janvier, cette période n’a pas été suffisamment longue (même si le nombre d'heures de froid nécessaire pour que la floraison se fasse a été atteint).

Paradoxalement, pour que la situation soit satisfaisante, les végétaux doivent connaître plusieurs périodes froides pour les maintenir en « dormance » (sans feuilles). Après s’être « reposés », ils vont pouvoir de nouveau activer leurs gênes de « sortie de dormance » (gènes induisant la floraison). C’est une stratégie d’évolution classique sur des millions d’années. Il faut par exemple 700h à moins de +7°C pour que l’abricot Bergeron puisse se reposer. 1000 h sont nécessaires pour la pomme Golden pour savoir qu’elle a passée l’hiver.

 

Capacité de croissance des bourgeons en fonction de la température - Source : Serge Zaka

 

 

Depuis quelques années (et notamment durant cet hiver 2023-2024), on a de moins en moins de gel et de « faux printemps* ». Par conséquent, la génération se trouve activée trop tôt avec des floraisons précoces.

 

 

Évolution du nombre de jours de gel annuels à Saint-Dizier (Haute-Marne) depuis 1959

 

 

Évolution (constatée et prévue) de la date de floraison à Saint-Dizier (Haute-Marne) - source : Serge Zaka

 

 

A la fin de cet hiver 2023-2024, la floraison des abricotiers et des pêchers (en Ardèche) était par exemple en avance de 2 semaines (et un mois d’avance sur certaines fleurs exotiques de jardins). En ce début de mois de mars, les cerisiers, les pruniers, les mirabelles sont déjà en fleurs sur la moitié Sud. Ce mois de février, on a donc vécu ce que l’on est censé vivre fin mars !

 

Des pêchers déjà en fleurs à la fin de ce mois de février 2024 en Ardèche @BegotJeremy

 


Quels sont les risques et problèmes agro-climatiques pour ce printemps ?

 

Lorsque les bourgeons sont fermés, les végétaux peuvent résister jusqu’à -20°C. Mais, actuellement, les bourgeons sont ouverts (et certains sont même en fleurs). Leur résistance passe donc à -4°C, voire -2,2°C lorsque les fleurs sont sorties (-0,5°C lorsque la floraison est avancée).
Plus on avance dans le stade de développement, plus le végétal est sensible au gel.

 

 

 

Avant les années 2000, cette sortie de dormance se faisait en moyenne durant le mois d’avril alors que le risque de gel diminuait en même temps.
Désormais, non seulement les hivers sont doux, mais les gelées tardives sont plus fréquentes qu’avant ! C’est particulièrement vrai depuis environ 10 ans.

 

 

 

Le printemps 2021 a été catastrophique (notamment sur la moitié Sud) avec une fin mars historiquement chaude et des gelées très marquées les 6, 7 et 8 avril 2021 (jusqu’à -7°C en plaine !). Il s’agit de la plus importante catastrophe agricole depuis 1945 (avec 2 milliards d’euros de perte : -59% pour la prune et le cerise, -30% pour la vigne…etc). 1945 étant l’année de l’arrivée de l’agriculture moderne. Avant cette date, les génétiques étaient très différentes.

 

 

Carte des dégâts sur les bourgeons éclos liés au gel des 6, 7 et 8 avril 2021

 

 

Les principaux risques à venir dans les prochaines semaines

 

  • Le principal risque pour ce printemps c’est le gel tardif (comme les 6,7 et 8 avril 2021). Actuellement les floraisons et des grandes cultures sont très en avance (certains colza sont déjà en train de fleurir), ce qui les exposent pour les raisons invoquées précédemment.  

 

  • Le 2eme risque est lié aux maladies. Le fait que le gel ait été rare cet hiver est un problème. Le gel a en effet pour rôle de limiter le risque de maladies au printemps car il nettoie les vecteurs responsables (pucerons, mouches…etc.). Actuellement, les pucerons se reproduisent déjà (alors que normalement, c’est plutôt en avril). On démarre l’année avec une « pression maladie » très élevée dans les champs. Si le temps reste humide et devient très doux, on aura une explosion des maladies dans les prochaines semaines. Tout cela contribue à augmenter les risques de stress sur une végétation qui ne s’est pas beaucoup reposée cet hiver (et après un été parfois dominé par une sécheresse très difficile sur un grand quart Sud-est). On appelle cela la « théorie du boxeur » : à force de coups répétés, la végétation finit par être fragilisée et la moindre maladie peut être fatale.

 

  • Le 3eme risque est lié à l’excès d’eau qui peut retarder l’accessibilité des champs (teneur en eau de la première couche superficielle) lorsqu’il faudra semer. Mais cet excès d’eau de cette saison froide a au moins permis aux nappes phréatiques de se remplir…

 

Notez que ces éléments peuvent paraître alarmistes pour les régions du Nord-ouest, moins éprouvées par les aléas climatiques évoqués précédemment (notamment au cours de ces derniers mois). Il n'en reste pas moins que cette évolution concerne tout le pays, à des degrés divers.

 

Merci à Serge pour sa contribution ;) Nous aurons l'occasion de renouveler cette expérience sur d'autres sujets.

 

Photo de Guillaume SECHETHistoire du site Météo Montpellier

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Notre ville de MONTPELLIER

Montpellier (en occitan Montpelhièr) est une commune française, située dans le département de l’Hérault (dont elle est la préfecture) et de la région Languedoc-Roussillon (dont elle est le chef-lieu). Montpellier se situe sur un grand axe de communication joignant l'Espagne à l'ouest, à l'Italie à l'est, proche de la mer Méditerranée (7,1 km).
Sa superficie est de 57 km² pour une altitude située entre 8 et 119 m.
Sa population est d’environ 258.000 habitants.

Le climat de Montpellier est méditerranéen, avec des étés chauds et des hivers doux accompagnés parfois de fortes pluies (épisodes Cévenols liés à la proximité des contreforts du Massif Central sur lesquels les masses d’air humides en provenance de Méditerranée viennent parfois se bloquer lorsqu’un fort courant de sud se lève). Notez quand même que les gelées y sont plus fréquentes que sur la Côte d’Azur car l’air froid qui descend parfois de la vallée du Rhône arrive plus facilement. Notre ville est d’ailleurs située entre l’influence du Mistral et de la Tramontane, d’où des prévisions météo parfois très complexes (ce carrefour climatique en fait l’une des villes Française où le temps est le plus difficile à prévoir !) Il pleut en moyenne 61 jours / an avec un cumul de 629 mm et un ensoleillement annuel moyen est de 2686 h (le record étant détenu par les Iles du Levant, dans le Var, avec plus de 3000 h par an).

L'histoire de Montpellier : Notre ville vit le jour au cours du XI ème siècle Le comte de Mauguio offre deux manses à Guilhem pour le féliciter de sa loyauté. Les héritiers de Guilhem vont alors développer la grandeur de leur famille à travers le bourg de Montpellier qui cohabitait au côté du village de Montpelliéret, propriété de l'évêque de Maguelone.
C’est au 13è siècle que ces deux villages vont être réunis à l'intérieur de nouveaux remparts fortifiés. En 1204, la ville devient espagnole suite au mariage de la fille de Guilhem VIII, Marie de Montpellier, avec Pierre d'Aragon. Elle sera revendue (la ville) au Roi de France en 1349. Cette période marque aussi un développement économique et culturel de la ville. Les marchands de Montpellier traitaient avec l'Orient l'achat d'épices et de plantes thérapeutiques dont les vertus étaient enseignées dans la toute nouvelle Université de médecine créée au XIIIème siècle. Des écoles de droit et d'art virent également le jour à cette époque. L'Université de Montpellier va se développer et son excellente réputation va attirer des étudiants de tout le Royaume (Rabelais y finit ses études de médecine en 1530).
A la fin du 14è siècle, Montpellier va connaître une période de déclin avec l'arrivée de catastrophes ( épidémies de peste entrecoupées de périodes de famine) qui vont dévaster une partie de la population.
Il faudra attendre le milieu du 15ème siècle avec l'installation de Jacques Coeur, l'argentier du roi Charles VII pour que le commerce redevienne florissant. Seulement, le rattachement de la Provence à la France en 1481 va marquer définitivement la fin de cet essor car Marseille va devenir le premier port de commerce avec l'Orient du Royaume.
Au 16è siècle, l'arrivée de la Réforme à Montpellier va marquer le début d'une ère de luttes religieuses entre catholiques et protestants. Ils vont successivement prendre le contrôle de la ville jusqu'a l'intervention de Louis XIII en 1622. Ses troupes firent le siège de la ville durant trois mois, Richelieu construisit par la suite la citadelle pour surveiller la ville. Ce siège eut pour conséquence le départ de nombreux protestants au profit des Montpelliérains catholiques. Louis XIV, dont la statue trône sur la promenade du Peyrou va faire de Montpellier la capitale administrative du Haut-Languedoc.
Le 17è et le 18è siècle furent le théâtre d'un fort développement architectural avec les travaux de célèbres architectes tels Daviler et les Giral. Ils construisirent la promenade du Peyrou, l'Esplanade et de nombreuses fontaines. De riches hôtels particuliers et églises (Saint Denis) ont également été construits par des hauts fonctionnaires et marchands durant cette période.
Au 19ème siècle la viticulture va fortement se développer, favorisant ainsi un nouvel essor achitectural avec la construction du Palais de justice, de la gare et la reconstruction du théâtre mais aussi de nouvelles églises comme Sainte Anne et Saint Roch. La viticulture, prospère aujourd'hui en Languedoc, a connu une période noire avec le Phylloxera et les problèmes liés à la surproduction.
La ville de Montpellier connaît au 20ème siècle un accroissement important avec en premier lieu l'installation des "pieds noirs" en provenance d'Algérie suivi, à la fin du siècle, de la création de pôles économiques autour de la vieille ville. La Paillade (quartier résidentiel) est le résultat de cet accroissement soudain de la population. La ville va être à l'origine de nombreux projets urbains en réhabilitant des quartiers entiers ou en construisant de nouveaux à la périphérie de cette ville en permanente mutation. Le quartier d’Antigone part de la place de la comédie et du centre commercial du Polygone pour rallier le nouvel Hôtel de Région qui vit ainsi le jour. Suit le quartier de Port Marianne le long des rives du Lez. Pour développer le dynamisme économique de Montpellier, cinq grand pôles d'activités ont été créés. Euromédecine accueillant des laboratoires de recherche, Agropolis pour l'agro-alimentaire, Antenna pour le secteur audiovisuel aujourd'hui en plein développement, Héliopolis pour le développement du tourisme et de la culture très importants en Languedoc, et un pôle informatique s'est créé avec l'implantation d'IBM dans les années soixante suivi par l'entreprise Dell.
Aujourd'hui, la ville de Montpellier est une capitale régionale administrative, économique et culturelle. Ville très touristique, elle offre de nombreux lieux de visites, héritage de son passé médiéval, elle propose aussi de nombreux événements culturels(le festival Montpellier Danse, le Festival international du cinéma méditerranéen). Enfin, le littoral de l'Hérault très riche vous offre des balades, des visites magnifiques sans compter les nombreux loisirs et activités sportives.

Les principaux centres d’intérêt de Montpellier sont : la Basilique Notre-Dame des Tables, la Cathédrale Saint-Pierre, le Château de Mogère, le Châteu d’Ô, la Citadelle, la Fontaine des Trois Grâces, le jardin des plantes, de nombreuses grandes écoles et la Place de la Comédie.