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Aiguat d'octobre 1940 en temps de guerre

1940, la France est en guerre. L'armée allemande mène une invasion foudroyante du Benelux et de la France. Elle entre à Paris le 14 juin. La panique s'empare des politiques et des militaires. Certains veulent poursuivre la lutte, d'autres veulent demander l'armistice. Mis en minorité, le général de Gaulle rejoint Londres d'où il prononce son appel du 18 juin. Le Maréchal Pétain forme un nouveau gouvernement qui signe l'armistice le 25 juin et convie les français à "un redressement intellectuel et moral". Une ligne de démarcation délimite la zone occupée de la zone dite libre. La devise républicaine "Liberté, Égalité, Fraternité" est remplacée le 15 septembre par le slogan "Travail, Famille, Patrie". Le "statut juif" est promulgué mi-octobre et Philippe Pétain appelle à la collaboration le 30.

Image d'illustration pour Aiguat d'octobre 1940 en temps de guerre
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La météorologie et les prévisions journalières sont alors un objet de préoccupation militaire. Toute prévision météo est interdite de publication, chaque camp voulant conserver ses propres observations.

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C'est dans ce contexte que la France connait alors le plus violent épisode pluvieux jamais mesuré, connu sous l'appellation "aiguat du 16 au 20 octobre 1940". Le terme catalan "aiguat" évoque la concomitance de forts abats d'eau et de l'inondation qui en résulte, l'épisode en question concernant essentiellement la Catalogne, les Pyrénées Orientales et, dans une moindre mesure, l'Aude. La situation générale est propice à un épisode méditerranéen, décrite comme suit par Guy Blanchet : un anticyclone de 1030 / 1035 hPa centré sur le Nord-Ouest de la Russie et une dépression complexe s’allongeant de l’Ouest de l’Irlande à la péninsule ibérique (dépression centrée sur Madrid le 17, jour des plus fortes précipitations). Les masses d’air méditerranéennes instables, douces et humides subissent ainsi de fortes ascendances au vent de la montagne pyrénéenne durant plusieurs jours consécutifs, d'où les inondations catastrophiques en résultant.

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L’hydrologue Maurice Pardé, alors professeur à Grenoble, est chargé par le gouvernement d’enquêter sur les causes des inondations. Il interroge les instituteurs des secteurs impactés. Cette enquête fournit de précieux renseignements qui ne seront valorisés que bien plus tard, une fois la censure militaire levée. 

L'instituteur de Saint-Laurent-de-Cerdans enregistre la plus importante quantité d’eau précipitée sur la période, à savoir environ 2000 mm sur l'épisode dont 1000 mm la seule journée du 17 octobre. Il s'agit encore aujourd'hui du record métropolitain et européen de pluie journalière. Malgré des conditions de recueil non optimales, cette valeur semble plutôt fiable au vu des autres cumuls recueillis ce même jour dont les 840 mm de La Llau (versant Sud du Canigou) où le pluviomètre déborde 4 fois durant la journée.

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Les crues découlant de ces pluies exceptionnelles affectent la Têt, le Tech et dans une moindre mesure l’Agly. Elles dévastent de larges secteurs. Elles peuvent être qualifiées comme torrentielles (déterminées par les fortes pentes caractérisant ces bassins versants) et éclair car très brutales.  Elles n'ont pas d'équivalent mesuré auparavant ni depuis. Des glissements de terrain se produisent dont celui dit de l’Avellanosa. Auparavant retenu comme l’une des causes principales des dégâts catastrophiques observés dans la vallée du Tech (en particulier à Arles-sur-Tech et Amélie-les-Bains), il s'avère après étude qu'il eut davantage un effet minorant l’aléa plutôt qu’aggravant.

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Il est possible de retrouver la trace et les circonstances de 57 décès imputables aux crues de cet épisode mais le bilan humain exacte est sans doute plus élevé (toutefois moindre que les 100 morts annoncés à l'époque). Le montant des dommages sera évalué à plus d'un milliard de francs de l'époque. Du fait du contexte de guerre, les quotidiens nationaux ne traiteront que rapidement l'information mais le journal régional « L’Indépendant » fournira une littérature très riche. Face au constat d’une annonce des crues peu efficace, le gouvernement de Vichy promulguera la loi du 9 novembre 1942 "relative à la protection contre les inondations dans le département des Pyrénées-Orientales" qui restera inappliquée jusqu'en 1969.

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Notes :
Dans un souci de synthèse, cet article ne traite que de l'évènement côté français. Les pluies diluviennes ont également affecté les versants espagnols avec un bilan plus lourd encore puisque estimé à 320 morts.
Sources des illustrations :
- "Monographie des inondations d’octobre 1940 dans les Pyrénées-Orientales", Martin Boudou, 2015,
- "L’aiguat d'octobre 1940 dans les Pyrénées Orientales", Guy Blanchet, 2009,
- Observatoire Régional des Risques Majeurs en PACA (>>),
- Météo-France.


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Photo de Guillaume SECHETHistoire du site Météo Montpellier

Meteo-montpellier.fr. est un site météo uniquement dédié à Montpellier. Déjà une référence à Paris (plus de 100 000 visiteurs quotidiens) et dans d’autres grandes villes, ce service météo entièrement gratuit est de grande qualité. Plusieurs météorologistes locaux suivent la situation météo en permanence et réactualisent ainsi leurs prévisions plusieurs fois par jour en les affinant à chaque fois que la situation le nécessite; il en est de même pour les prévisions à 12 jours. Ce qui fait que meteo-montpellier.fr est sans doute le site météo local le plus réactif.

Il a été créé par Guillaume Séchet (webmaster de meteo-villes.com, météorologiste , présentateur sur BFMTV et ex-présentateur à La Chaîne Météo, spécialiste et auteurs d’ouvrages sur les évènements climatiques).

Notre ville de MONTPELLIER

Montpellier (en occitan Montpelhièr) est une commune française, située dans le département de l’Hérault (dont elle est la préfecture) et de la région Languedoc-Roussillon (dont elle est le chef-lieu). Montpellier se situe sur un grand axe de communication joignant l'Espagne à l'ouest, à l'Italie à l'est, proche de la mer Méditerranée (7,1 km).
Sa superficie est de 57 km² pour une altitude située entre 8 et 119 m.
Sa population est d’environ 258.000 habitants.

Le climat de Montpellier est méditerranéen, avec des étés chauds et des hivers doux accompagnés parfois de fortes pluies (épisodes Cévenols liés à la proximité des contreforts du Massif Central sur lesquels les masses d’air humides en provenance de Méditerranée viennent parfois se bloquer lorsqu’un fort courant de sud se lève). Notez quand même que les gelées y sont plus fréquentes que sur la Côte d’Azur car l’air froid qui descend parfois de la vallée du Rhône arrive plus facilement. Notre ville est d’ailleurs située entre l’influence du Mistral et de la Tramontane, d’où des prévisions météo parfois très complexes (ce carrefour climatique en fait l’une des villes Française où le temps est le plus difficile à prévoir !) Il pleut en moyenne 61 jours / an avec un cumul de 629 mm et un ensoleillement annuel moyen est de 2686 h (le record étant détenu par les Iles du Levant, dans le Var, avec plus de 3000 h par an).

L'histoire de Montpellier : Notre ville vit le jour au cours du XI ème siècle Le comte de Mauguio offre deux manses à Guilhem pour le féliciter de sa loyauté. Les héritiers de Guilhem vont alors développer la grandeur de leur famille à travers le bourg de Montpellier qui cohabitait au côté du village de Montpelliéret, propriété de l'évêque de Maguelone.
C’est au 13è siècle que ces deux villages vont être réunis à l'intérieur de nouveaux remparts fortifiés. En 1204, la ville devient espagnole suite au mariage de la fille de Guilhem VIII, Marie de Montpellier, avec Pierre d'Aragon. Elle sera revendue (la ville) au Roi de France en 1349. Cette période marque aussi un développement économique et culturel de la ville. Les marchands de Montpellier traitaient avec l'Orient l'achat d'épices et de plantes thérapeutiques dont les vertus étaient enseignées dans la toute nouvelle Université de médecine créée au XIIIème siècle. Des écoles de droit et d'art virent également le jour à cette époque. L'Université de Montpellier va se développer et son excellente réputation va attirer des étudiants de tout le Royaume (Rabelais y finit ses études de médecine en 1530).
A la fin du 14è siècle, Montpellier va connaître une période de déclin avec l'arrivée de catastrophes ( épidémies de peste entrecoupées de périodes de famine) qui vont dévaster une partie de la population.
Il faudra attendre le milieu du 15ème siècle avec l'installation de Jacques Coeur, l'argentier du roi Charles VII pour que le commerce redevienne florissant. Seulement, le rattachement de la Provence à la France en 1481 va marquer définitivement la fin de cet essor car Marseille va devenir le premier port de commerce avec l'Orient du Royaume.
Au 16è siècle, l'arrivée de la Réforme à Montpellier va marquer le début d'une ère de luttes religieuses entre catholiques et protestants. Ils vont successivement prendre le contrôle de la ville jusqu'a l'intervention de Louis XIII en 1622. Ses troupes firent le siège de la ville durant trois mois, Richelieu construisit par la suite la citadelle pour surveiller la ville. Ce siège eut pour conséquence le départ de nombreux protestants au profit des Montpelliérains catholiques. Louis XIV, dont la statue trône sur la promenade du Peyrou va faire de Montpellier la capitale administrative du Haut-Languedoc.
Le 17è et le 18è siècle furent le théâtre d'un fort développement architectural avec les travaux de célèbres architectes tels Daviler et les Giral. Ils construisirent la promenade du Peyrou, l'Esplanade et de nombreuses fontaines. De riches hôtels particuliers et églises (Saint Denis) ont également été construits par des hauts fonctionnaires et marchands durant cette période.
Au 19ème siècle la viticulture va fortement se développer, favorisant ainsi un nouvel essor achitectural avec la construction du Palais de justice, de la gare et la reconstruction du théâtre mais aussi de nouvelles églises comme Sainte Anne et Saint Roch. La viticulture, prospère aujourd'hui en Languedoc, a connu une période noire avec le Phylloxera et les problèmes liés à la surproduction.
La ville de Montpellier connaît au 20ème siècle un accroissement important avec en premier lieu l'installation des "pieds noirs" en provenance d'Algérie suivi, à la fin du siècle, de la création de pôles économiques autour de la vieille ville. La Paillade (quartier résidentiel) est le résultat de cet accroissement soudain de la population. La ville va être à l'origine de nombreux projets urbains en réhabilitant des quartiers entiers ou en construisant de nouveaux à la périphérie de cette ville en permanente mutation. Le quartier d’Antigone part de la place de la comédie et du centre commercial du Polygone pour rallier le nouvel Hôtel de Région qui vit ainsi le jour. Suit le quartier de Port Marianne le long des rives du Lez. Pour développer le dynamisme économique de Montpellier, cinq grand pôles d'activités ont été créés. Euromédecine accueillant des laboratoires de recherche, Agropolis pour l'agro-alimentaire, Antenna pour le secteur audiovisuel aujourd'hui en plein développement, Héliopolis pour le développement du tourisme et de la culture très importants en Languedoc, et un pôle informatique s'est créé avec l'implantation d'IBM dans les années soixante suivi par l'entreprise Dell.
Aujourd'hui, la ville de Montpellier est une capitale régionale administrative, économique et culturelle. Ville très touristique, elle offre de nombreux lieux de visites, héritage de son passé médiéval, elle propose aussi de nombreux événements culturels(le festival Montpellier Danse, le Festival international du cinéma méditerranéen). Enfin, le littoral de l'Hérault très riche vous offre des balades, des visites magnifiques sans compter les nombreux loisirs et activités sportives.

Les principaux centres d’intérêt de Montpellier sont : la Basilique Notre-Dame des Tables, la Cathédrale Saint-Pierre, le Château de Mogère, le Châteu d’Ô, la Citadelle, la Fontaine des Trois Grâces, le jardin des plantes, de nombreuses grandes écoles et la Place de la Comédie.